Les plans de l'architecte

Les plans de la Villa

D’une surface au sol de 500m², la maison comprend un sous-sol complet où se trouvent tous les équipements techniques. On voit sur le plan du sous-sol et en coupes les trois batteries de chauffage alimentées au charbon. Elles distribuent l’air chaud par des conduits qui circulent dans les murs et aboutissent dans les pièces par des grilles au sol ou des clapets en bas des murs. Une cave à bois entrepose le combustible pour les cheminées. Plusieurs caves sont prévues pour le vin. Un tracé à l’encre rouge précise les deux réseaux d’évacuation des eaux pluviales et des eaux usées.

Le plan inv2012.0.029 montre une modification du sous-sol avec la transformation du chai en cuisine. Les Rostand ont souhaité conserver le Salon Empire qu’ils avaient à Paris. Seule la cuisine, prévue entre la salle-à-manger et l’office convient par ses dimensions. Elle descend au sous-sol et communique avec l’office par un monte-plat. Sur ce plan apparait également la citerne extérieure enterrée sous le belvédère et alimentée par les eaux pluviales.

Le rez-de-chaussée est le niveau public. Le plan du n’a pas été retrouvé. Mais le plan du plancher haut permet de comprendre l’organisation générale en L avec un escalier monumental à l’intersection des deux bras. Le plan s’inspire du mode anglais avec une grande pièce centrale - le grand hall - d’où sont distribuées les autres pièces communes, salle à manger, bibliothèque, petit salon. Initialement la base du L devait être consacrée aux espaces de service, cuisine et office, mais l’arrivée du salon Empire bouscule l’ordonnancement.

Le premier étageest le niveau privé avec chambres, salles d’eau, petits salons. On y note de nombreuses modifications au crayon et à l’encre. La lingerie devient la chambre de Miss (Miss Day est la gouvernante anglaise des enfants). Les enfants, qui avaient dans un premier une chambre commune, sont séparés. Le petit salon Empire devient le Boudoir de Madame. On peut noter sur ce plan la présence de WC, de cabinets de toilette, d’une salle de bains et de la salle d’hydrothérapie.

Le second étage héberge des chambres, une salle d’arme pour que les enfants pratiquent l’escrime ainsi qu’un atelier photographique. Au-dessus, les vastes combles ne sont pas aménagés.

Les plans des façades

En mai 1904, la maison est sortie de terre. Pour Edmond Rostand « La façade du côté du plateau va très bien, à cause du balcon de coin, au-dessus duquel la toiture donne vraiment l’impression d’avancer, et à cause du grand avancement qui se produit au-dessus du cadran solaire ».

Mais la forme de la toiture de la façade cotée couchant le déçoit. « Comme je l’avais prévu, la toiture n’avance pas assez. La hauteur de la maison est telle que la saillie ne donne pas l’effet que des saillies bien moindres donnent sur de petites maisons basques. […] l’effet n’est pas heureux : on dirait une personne qui a un chapeau à bords trop petits. Tout le caractère de la construction devant venir du toit, la maison doit avoir l’air écrasée et encapuchonnée. C’est fort ennuyeux ». L’architecte se range à son avis et fait rallonger les bords de la toiture.

L’aspect extérieur de la maison est imposant, malgré son aspect rustique. L’architecte, tout en conservant les codes de la ferme, apporte d’importantes nouveautés. Avec l’hygiénisme qui se développe tout au long du XIXe siècle apparait l’importance de facteurs environnementaux pour la santé notamment l’air et la lumière. Pour s’y conformer, Albert Tournaire fait entrer largement la lumière dans la maison par des ouvertures qui n’existent pas dans la maison traditionnelle.

Sur le plan de la façade ouest, plusieurs éléments ont été rapidement modifiés :

Une porte vitrée a été transformée fenêtre. On la distingue sur la photographie. Le sol était alors dallé de pierre.

La pergola arrondie et sa fontaine n’existait pas dans un premier temps.

Un escalier extérieur menait du rez-de-chaussée au premier étage disparait dans les années 20.